Gérard Naslin, prêtre du diocèse de Nantes, propose quelques bonnes nouvelles auxquelles il donne le nom d' »éclats d’espérance ». A travers l’actualité du monde et de l’Église, grâce à des témoignages lus ou entendus venant de croyants ou de non-croyants, il glane ces « éclats » devenus pour lui autant d’étincelles de la Bonne Nouvelle. Pour lui , Dieu espère en l’homme. (Les librairies.fr)
Dans la rubrique « long format » de l’hebdomadaire « La Croix l’Hebdo », le journaliste Jean de
Saint-Chéron fait découvrir Charles Péguy. Voici un extrait de son article
… Dans « le mystère de la charité de Jeanne d’Arc » (1910) la première œuvre ouvertement chrétienne de Péguy, il demeure un pur révolté face au malheur des innocents, mais aussi des pécheurs, et au plus haut point face à la possibilité de la damnation de certains frères humains. Et c’est devant son impossibilité de sauver tous les hommes que Dieu a connu l’angoisse, à tout le moins sous la plume de Péguy : « comme il sentait monter à lui sa mort humaine, / sans voir sa mère en pleur, et douloureuse en bas, / droite au pied de la croix, ni Jean, ni Madeleine, / Jésus mourant pleura sur la mort de Judas ».
Ainsi Péguy a-t-il été tenté par le désespoir avant d’apprendre à y résister, ou avant que Dieu lui-même lui apprenne à y résister. Car la grâce faisant irruption dans les ténèbres, Péguy a fait la découverte de l’espérance : « une flamme tremblante à travers l’épaisseur des mondes. / Une flamme vacillante à travers l’épaisseur des temps. / Une flamme anxieuse à travers l’épaisseur des nuits. »
L’Espérance, la « petite fille » qui « étonne », Dieu lui-même, qui « fait vraiment de très bonnes nuits » car elle ne s’inquiète pas du lendemain, et qui entraîne la foi et la charité sur le chemin, c’est d’abord l’espérance temporelle qu’il y aura des jours meilleurs ici-bas
L’espérance c’est aussi, et surtout celle du ciel, Péguy qui partageait avec Jeanne d’Arc l’angoisse qu’un seul enfant, puisse être éternellement perdu, se tient tremblant au porche de l’espérance. Il s’y tient avec Dieu lui-même, puisque le père du fils prodigue espère que l’homme acceptera de saisir son salut, de revenir à lui : « Il s’est mis dans cette singulière situation, retournée, dans cette misérable situation que c’est lui qui attend de nous, du plus misérable pécheur. » L’homme est libre de saisir ou non la vie que Dieu donne.
L’éclat d’espérance de Gérard Naslin